Dès ses débuts comme stagiaire au Nightly News en 1993, Kristen Dahlgren, visage familier du Today Show, rêvait de devenir correspondante. Son but : changer le monde. Mais un diagnostic de cancer du sein a bouleversé sa trajectoire. Cette épreuve et sa rencontre avec le Dr Nora Disis, de l’Institut des vaccins contre le cancer de UW Medicine, ont fait naître une nouvelle passion : militer pour le développement de vaccins contre cette maladie.
Le Dr Disis a posé une question déterminante : « Imaginez un monde sans décès par cancer du sein grâce à un vaccin. » Cette question a profondément marqué Dahlgren, confrontée à la réalité dévastatrice de la maladie. Inspirée par les travaux du Dr Disis, elle s’est lancée dans une enquête de quatre mois, explorant la recherche et rencontrant des oncologues et chercheurs de pointe.
En 2013, le Dr Disis et son équipe ont réalisé une percée avec un essai prometteur sur 66 femmes atteintes d’un cancer du sein HER2-positif avancé. Bien que l’objectif principal ne fût pas d’évaluer la capacité du vaccin à stopper la progression du cancer, les résultats furent frappants. Un nombre significatif de participantes ont survécu au-delà du pronostic habituel, 80 % de celles ayant reçu la dose optimale dépassant les 10 ans.
Dahlgren s’est rendue à Seattle, visitant le laboratoire et rencontrant le Dr Disis et Brigette Hempstead, une participante dont l’histoire illustre le potentiel des vaccins. Hempstead, initialement condamnée à un an, a défié le destin grâce à l’essai. Elle attribue sa survie à la capacité du vaccin à activer une réponse immunitaire contre les cellules cancéreuses récurrentes.
Le Dr Disis estime que la compréhension de la réponse immunitaire, combinée à l’identification de cibles spécifiques, marque un tournant. Son équipe travaille sur STEMVAC, un vaccin candidat ciblant les cellules souches cancéreuses, résistantes aux traitements conventionnels. STEMVAC est prometteur pour divers cancers du sein et est en phase 2 d’essais.
L’Institut n’est pas seul dans cette entreprise. La Cleveland Clinic et Anixa Biosciences ont rapporté des données positives d’un essai de phase 1 sur un vaccin ciblant le cancer du sein triple négatif, une forme agressive difficile à traiter. La majorité des participantes ont présenté les réponses immunitaires souhaitées sans effets secondaires indésirables.
Jenni Davis, première bénéficiaire du vaccin de la Cleveland Clinic, a témoigné sur le Today Show. Infirmière, elle connaissait la réalité d’un diagnostic triple négatif. L’essai lui a offert un espoir. Davis rapporte une réponse immunitaire positive avec des effets secondaires minimes. Elle croit que le vaccin a appris à son corps à éliminer les cellules cancéreuses avant qu’elles ne forment des tumeurs.
Inspirées par ces avancées, Dahlgren et Michele Young, également survivante du cancer du sein, ont fondé le Pink Eraser Project. Cette association vise à unir les chercheurs et à faciliter la collaboration pour accélérer le développement de vaccins efficaces pour tous. Cette initiative souligne le pouvoir de la collaboration, une cause défendue par Dahlgren sur Today Show et ailleurs.