Attaque meurtrière contre des journalistes à Port-au-Prince

La capitale d’Haïti, Port-au-Prince, a été le théâtre d’une attaque violente la veille de Noël. Des membres présumés de gangs ont ouvert le feu sur des journalistes couvrant la réouverture de l’Hôpital Général. Cet établissement crucial, fermé plus tôt cette année en raison de l’escalade de la violence des gangs, devait rouvrir mardi.

Les gangs de rue contrôlent environ 85 % de Port-au-Prince, forçant la fermeture d’institutions vitales et instaurant un climat de peur. La fermeture précédente de l’Hôpital Général illustrait déjà la puissance croissante des gangs et la situation sécuritaire précaire.

Le Collectif des Médias en Ligne, une association de journalistes haïtiens, a confirmé la mort de deux reporters, Markenzy Nathoux et Jimmy Jean. Plusieurs autres journalistes ont été blessés lors de l’attaque attribuée à la coalition de gangs Viv Ansanm, connue pour contrôler une partie importante de la capitale et impliquée dans de nombreux actes de violence.

Le président par intérim d’Haïti, Leslie Voltaire, a confirmé que des journalistes et des policiers figuraient parmi les victimes. Il a exprimé ses condoléances et promis que les coupables seraient traduits en justice. L’attaque souligne les dangers extrêmes auxquels sont confrontés les journalistes en Haïti, notamment ceux qui couvrent la violence des gangs.

Une vidéo circulant en ligne, prétendument filmée par des journalistes piégés à l’intérieur de l’hôpital, montre deux corps sur des brancards, l’un avec une carte de presse visible. Ces images, non encore vérifiées, soulignent la brutalité de l’attaque et le chaos.

L’Hôpital Général, ainsi que l’aéroport international et deux prisons principales, avaient fermé leurs portes plus tôt cette année en raison de la violence. La récente attaque, survenue au moment de la réouverture de l’hôpital, met en lumière les défis persistants pour rétablir les services essentiels à Port-au-Prince. La violence entrave les efforts pour faire face à la crise humanitaire en Haïti, pays confronté à la pauvreté, à l’instabilité politique et à une recrudescence du choléra.

Johnson « Izo » André, chef du gang Viv Ansanm, a revendiqué l’attaque sur les réseaux sociaux, affirmant que la réouverture de l’hôpital n’avait pas été autorisée par sa coalition. Cette déclaration audacieuse souligne la domination des gangs dans certaines zones de la capitale. L’attaque est un rappel tragique de la situation sécuritaire périlleuse en Haïti et des défis pour la reconstruction du pays.

Le ciblage des journalistes en Haïti n’est pas sans précédent. En 2023, deux journalistes ont été tués à quelques semaines d’intervalle. Cette récente attaque souligne la nécessité d’une meilleure protection des journalistes et d’efforts concertés pour s’attaquer aux causes profondes de la violence des gangs. La fermeture des hôpitaux et d’autres services essentiels due à la violence aggrave la crise humanitaire en Haïti, laissant de nombreuses populations vulnérables dans une situation désespérée.

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